Elle est, entre autres, l’auteure du Deuxième sexe (Gallimard, 1949). Irritée de devoir écrire un livre sur la femme, « la querelle du féminisme ayant fait couler assez d’encre en 1949 » quand le livre paraît, Simone de Beauvoir a alors 41 ans. Est-elle déjà devenue femme, écrivant alors sa célèbre formule « on ne naît pas femme, on le devient » ?
Simone de Beauvoir est assurément libre pour l’époque. Déterminée, calomniée aussi : le livre a soulevé un véritable tollé. Et de s’agacer dans l’introduction (au titre signifiant) du Deuxième sexe, « je me suis agacée parfois, au cours de discussions abstraites, d’entendre des hommes me dire : vous pensez telle chose parce que vous êtes une femme ; mais je savais que ma seule défense, c’était de répondre : je la pense parce qu’elle est vraie, éliminant par là ma subjectivité ; il n’était pas question de répliquer : et vous pensez le contraire parce que vous êtes un homme ; car il est entendu que le fait d’être un homme n’est pas une singularité ; un homme est dans son droit en étant homme, c’est la femme qui est dans son tort ».
Laquelle d’entre nous n’aurait jamais eu à répondre à pareille remarque ? Simone de Beauvoir serait aujourd’hui carrément fâchée de découvrir à propos de la querelle « qu’on en parle encore cependant » tout comme elle l’écrit déjà en 1949. Et c’est Geneviève Fraisse, philosophe et historienne de la pensée féministe, qui s’irrite et souligne aujourd’hui, à propos du débat du féminisme : « Arrêtez de parler de retard, parlez de blocage. »
Mais revenons à Simone de Beauvoir, LA femme. Libre, émancipée, engagée, enseignante, écrivaine. À 15 ans son choix est déjà fait, elle sera un écrivain célèbre. Ambitieuse Simone de Beauvoir. Amoureuse très tôt et pour la vie de Jean-Paul Sartre. Son génie. Elle sera son amour « nécessaire » qu’elle refuse d’épouser par peur d’altérer leur rapport. Elle aura d’autres amours aussi.
Libre Simone de Beauvoir. En 2008 a été créé, en son honneur, le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes. On lui doit toutes quelque chose, non ?
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