Jeanne d’Arc et moi « go back a long way »… peut-être pas jusqu’au Moyen Âge, mais presque !
Catholique par conviction, orléanaise par adoption, découvreuse de Péguy par éducation, je ne pouvais pas éviter Jeanne d’Arc… elle est dans ma vie !
Sur la place du Martroi, sur la boîte du cotignac, dans la chapelle de l’institution, dans mes manuels scolaires… elle est même sur le banc de l’école, ma voisine de classe est « Jeanne d’Arc ».
Elle était régulièrement choisie pour être Jeanne aux fêtes du 8 Mai… ce n’est pas à moi que cela arriverait avec des parents « on the go ». Il faut être catholique, avoir 17 ans, être née à Orléans et, à l’époque, avoir des racines orléanaises depuis quatre générations (les critères se sont depuis assouplis pour assurer la tradition). En attendant, en 1975, je fus de facto disqualifiée.
Rendez-vous compte, ma Jeanne d’Arc qui use sa cote de maille sur mon banc d’école fait la une des journaux – et pas que de La République du Centre–, pavane en armure sur un beau destrier et a deux pages charmants pour l’accompagner partout… Mais elle peine sur les mêmes exercices de maths.
On ne peut pas tout avoir : la gloire et les palmes ! J’ai donc gardé un attachement suranné pour cette figure saint-sulpicienne qui me rappelle l’enfance et la France. Et m’a permis de faire mienne cette parole de Péguy : « Malheureux, celui qui n’a pas au moins une fois, par amour ou amitié, pour une charité ou une solidarité, remis en cause, éprouvé les fondements, analysé… les actes les plus simples. »