La grève des œufs

Ou l’importance de savoir dire : « assez ! ». C’est l’histoire d’un jeune couple qui découvre que la vie à deux ne se nourrit pas que d’amour et d’œufs frais.
 Mariés depuis six mois, l’époux, britannique (détail qui a son importance) rentre un soir et demande à sa Française de femme ce qu’il y a pour dîner avant de s’entendre répondre : « rien que des œufs, on va faire une omelette. » Sauf qu’en Angleterre, on ne mange pas d’œufs passé midi. Lui dire d’aller se faire « cuire un œuf » est donc inutile. Mais pas de mettre les points sur les « i », six œufs salutaires !
En effet, ils ont permis à une jeune femme d’expliquer (un « understatement » pour décrire une ambiance animée) que le mariage ne consiste pas en « une vie sérieuse » d’un côté car monsieur travaille et « trois activités » de l’autre, avec madame « occupée » au bureau, à la maison et avec les enfants.
Et, jusqu’au rééquilibrage de la charge réelle, la jeune femme démarra une grève illimitée des courses, de la cuisine, du ménage, du linge. Au bout de trois semaines de résistance stoïque, la jeune femme y a gagné une femme de ménage, un mari qui fait les courses et souvent la cuisine, conduit les enfants… et 22 ans de mariage à ce jour. Jean-Claude Kaufmann (cf. La trame conjugale : analyse du couple par son linge, Armand Colin, 2010) a cependant raison : le linge est resté le rayon de madame.
La leçon de l’histoire : grève ou pas grève, la femme doit savoir dire « Enough is enough » pour assurer un partage plus équitable du quotidien. C’est une protection physique et morale.
 Il n’y a pas d’omelette sans œufs cassés.