Gina Lollobrigida dans les années 60
Attribut identitaire des femmes par opposition à l’arc, attribut du chasseur. Les femmes amazones se coupaient donc un sein pour pouvoir mixer le rôle de la femme symbolisé par le sein conservé et le rôle de l’homme symbolisé par l’arc. Qui parle de femmes pense aussi à maternité.
Les seins sont ainsi le symbole de la fertilité dans les civilisations anciennes : la déesse Artemis, déesse de la fertilité était représentée comme la femme aux mille seins. Qui dit féminité pense à séduction. Les seins sont ainsi le symbole de la séduction. Quelle que soit leur taille, de A à F, de 70 à 120, quelle que soit leur forme, poire ou pamplemousse, il y en a pour tous les goûts. Et comme la mode, les poitrines sont le reflet de leur époque : petits seins ronds au Moyen Âge, poitrines opulentes à la Renaissance, seins en pointe mis en valeur par une taille de guêpe dans les années 60 auxquels succèdent les seins plats des femmes libérées des années 70. Sans occulter les 120 F dans les fantasmes felliniens.
La poitrine, c’est le lien physique parfois douloureux – car ce petit ange mord – du bébé à sa mère, c’est aussi ce lien que retrouve l’homme dans ses désirs amoureux qui vont jusqu’à déchaîner des pulsions difficilement contrôlées : qui n’a pas vu le loup de Tex Avery devant le petit chaperon rouge ou The Mask devant la pulpeuse Mary (Cameron Diaz).
D’autant plus suggestifs qu’ils sont à demi visibles : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir, par de pareils objets, les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées » dit Tartuffe. Prenant conscience du pouvoir qu’ont les seins sur les hommes, certaines femmes en ont fait un symbole politique. Les Femen manifestent en exhibant leurs seins contre la prostitution, la corruption de la sphère politique, pour défendre les droits des femmes partout où ils sont bafoués dans le monde.