Maîtresse

Madame de Pompadour

Madame de Pompadour.

Celle qui enseigne : l’institutrice ? Celle qui dirige le foyer : la femme ? Ou bien celle qui justement n’est pas la femme… Car l’homme non marié n’a pas de maîtresse. Cette dernière n’existe que s’il y a une femme, un mariage. La maîtresse c’est « l’autre femme », éventuellement celle qui domine (cf. la maîtresse SM).
Avant que n’apparaisse l’idée du mariage d’amour, les mariages étaient généralement forcés ou du moins organisés, ils avaient un objectif politique ou économique. Maris et femmes n’étaient pas tenus de s’aimer, et si les relations entre un homme et sa maîtresse étaient illicites, elles étaient néanmoins attendues et tolérées. La maîtresse apparaît comme un prolongement du mariage et un exutoire pour la sexualité masculine.
S’il est vrai que certaines maîtresses sont devenues illustres (cf. Elizabeth Abbott, Mistresses: a history of the other woman, Hagar l’esclave qui donne un enfant à Abraham, Jeanne-Antoinette Poisson, devenue marquise de Pompadour…), dans la majorité des cas la maîtresse est la femme de l’ombre, la femme entretenue… Bien loin des notions de domination que sous-entendent les autres sens du mot maîtresse (qui gouverne, qui enseigne, qui domine…).
Aujourd’hui, alors que le mariage devient plus « flexible », que les femmes sont autonomes, la notion de maîtresse redevient celle de la partenaire sexuelle avec qui on ne partage pas toujours le quotidien (avec ses bons et ses mauvais côtés). La relation avec la maîtresse est plus excitante, dangereuse, celle avec la femme est plus construite. La question qui demeure est pourquoi la maîtresse veut-elle souvent devenir la femme, alors que la femme souhaiterait parfois être restée la maîtresse ?

Illustration : Portrait de Madame de Pompadour – François Boucher – Alte Pinakothek – Domaine public


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