La vie de Louise Michel ressemble à un roman sur l’émancipation des femmes. Elle naît fille naturelle d’une servante et d’un aristocrate et bénéficie d’un excellent niveau d’éducation au château de son père. L’éducation des plus pauvres deviendra son combat. D’abord institutrice, elle quitte la pension pour jeunes filles où elle enseignait afin de créer sa propre école libre, à Montmartre. Refusant de prêter serment à Napoléon III, elle dispense librement l’instruction au sein de son école, largement inspirée par les idées anarchistes et utopistes de l’époque.
Elle aurait à cette époque entretenu une relation (épistolaire et peut-être davantage) avec Victor Hugo, après lui avoir fait parvenir, pleine d’admiration, ses premiers poèmes d’adolescente. Elle se lie aussi d’amitié avec Jules Vallès au sein de cercles révolutionnaires en lutte contre la misère et l’injustice. C’est ainsi qu’elle rejoint la Commune (1871), où son rôle de combattante et d’ambulancière lui vaudra le surnom de « Vierge rouge ».
Condamnée en 1873 par un tribunal militaire, elle est envoyée en exil en Nouvelle-Calédonie. Cet exil lui offre un nouveau combat : la défense des Canaques, victimes de l’oppression des colons. Amnistiée, elle rentre en Europe et adopte définitivement la cause anarchiste qu’elle défend dans de nombreuses conférences, s’exposant toujours à des condamnations.
Bâtarde savante, femme libre, amie de grands penseurs, révolutionnaire courageuse, combattante pour les opprimés d’Europe et du monde… La figure de Louise Michel reste un idéal d’émancipation d’une grande modernité.