Jeanne d’Arc

Personnage éminent de l’histoire française, d’un charisme exceptionnel lui ayant permis de dépasser tous les préjugés de son époque et d’accomplir des actes que personne ne pensait possible. Partie de rien, elle parvient, par une volonté farouche, au but qu’elle s’est fixé au départ. Rien ne la fait douter. Elle est là. Présente, tellement présente qu’elle fait tomber les barrières une à une, simplement par une évidence qui s’impose progressivement aux autres.
La question de la genèse de ce charisme n’est pas centrale : seuls les faits sont porteurs de leçons. Cette petite bergère est parvenue à être nommée à la tête de l’armée de la dernière chance devant Orléans. Comment ? Elle a terrassé deux ennemis intimes : doute et découragement.
Contresens : Personne transcendée, exaltée et mystique. « Ça y est, elle va nous faire sa Jeanne d’Arc ! » autrement dit : elle va se battre, tout donner et finir seule, trahie, sur un bûcher, les yeux révulsés et le cheveu affreusement tailladé. Se pose-t-on la question de savoir si les César, Condé, Turenne ou La Fayette étaient transcendés, habités ? Non ! « Ce sont de grands meneurs d’hommes » retiendra l’histoire. Le féminin de ce terme, malheureusement, n’existe que pour les revues… Sans doute est-ce là la triste raison de ce malheureux contresens !